Colloque organisé par Association pour un Centre de Recherche sur les Arts du Spectacle aux XVIIe et XVIIe siècles, le Centre de musique baroque de Versailles et le Centre de recherche du château de Versailles, avec le soutien du Centre National de la Danse et de l’équipe Patrimoines et Langages Musicaux (Paris IV-Sorbonne).
Direction scientifique : Jean-Noël Laurenti, Jean Duron, Mathieu Da Vinha
Complémentaire de la redécouverte de la musique baroque et des pratiques d’interprétation à l’ancienne, l’entreprise de reconstruction de la danse des XVIIe et XVIIIe siècles a connu un essor décisif dans les années 1970-1980. À travers l’étude de traités tels que Le Maître à danser de Pierre Rameau, la Chorégraphie de Feuillet ou The Art of Dancing de Tomlinson, il s’agissait de retrouver dans ses grandes lignes, sous le nom de « danse baroque », le modèle de la danse française, de bal et de théâtre, tel qu’il fut fixé par les maîtres à danser de l’époque de Louis XIV et diffusé ensuite à travers toute l’Europe jusque dans le Nouveau Monde.
Après les années 1980, alors que demeuraient bien des zones d’ombre et des sujets d’interrogation, la création de spectacles mettant ce modèle à l’épreuve de la scène a mobilisé les énergies tandis que les recherches passaient au second plan : elles se poursuivaient, mais de façon plus discrète en France, et les échanges entre foyers de recherche, d’un pays à l’autre, restaient épisodiques.
Pourtant, depuis une dizaine d’années, de nouvelles avancées ont eu lieu : en témoigne le nombre accru de travaux et de publications sur la question, la découverte et l’étude de sources jusqu’ici ignorées ou laissées dans l’ombre, notamment autres que françaises. En témoignent aussi les liens noués au niveau international entre les équipes de chercheurs ou les compagnies. Le but du présent colloque sera, sur les grandes questions qui restent en chantier, de faire un état des avancées récentes et des travaux en cours ou en gestation. Ce sera aussi de donner la parole à ceux qui mènent des recherches utiles et peu connues, et de permettre aux chercheurs de tous horizons de se rencontrer pour préparer de nouvelles collaborations.
Ce colloque unira obligatoirement théorie et pratique. Les intervenants pourront être soit des chercheurs purs, soit des chercheurs praticiens ou des artistes développant des recherches. Les contributions pourront donc être soit des communications théoriques, soit des communications accompagnées de démonstration ou de vidéo, soit des tables rondes, soit des ateliers comportant une partie théorique.
I. De la Renaissance au « baroque » :
Entre Thoinot Arbeau et De Lauze et de De Lauze à Feuillet : les continuités, les évolutions et leur chronologie. Traités récemment découverts, leur interprétation et leur mise en pratique. Rapport avec les danses italienne et espagnole.
II. Autour de 1700 :
Rapports entre le système de notation Feuillet et les autres systèmes de notation ; problèmes d’interprétation de la notation et signification dans l’analyse du mouvement et l’esthétique de la danse. Nouvelles recherches sur les traités de danse française publiés en France et en Europe : leur confrontation et leur filiation. Apport de l’étude des recueils de danses notées. L’utilisation de l’outil informatique. Les catégories de danse : danse de bal et danse de théâtre, danse basse, danse haute, danse grotesque, leurs fonctions, leurs techniques. Le cérémonial du bal et l’improvisation. L’expressivité dans la danse de théâtre. Apport des recherches sur les ballets de collèges.
III. L’évolution de la danse française au XVIIIe siècle :
La reconstruction des divertissements dans les spectacles à partir des livrets programmes. Rôle du soliste, statut du maître de ballet. Évolution de la danse de bal. Fonction de la danse dans l’opéra. Rôle des théâtres de la Foire et du Théâtre italien dans les évolutions de la danse de théâtre. L’émergence du ballet pantomime et du ballet d’action : ses origines, son développement, son public et sa réception, mais aussi personnages, technique, signification.
IV. L’interprétation de la musique à danser :
Phrases musicales et phrases chorégraphiques. Mesure musicale et pas de danse (dont l’interprétation des hémioles). La question des reprises. État de la question sur les tempi. Orchestration des danses pour le bal et pour le ballet : instruments et effectifs, évolutions. Danses à jouer, danses à chanter et musique à danser. La notion de « caractère » dans l’interprétation musicale. Le traitement des parties intermédiaires et leur restitution. La technique du violon et de l’archet.
V. L’environnement de la danse :
L’iconographie. Les habits au bal et sur la scène. Décors pour la danse. Configuration des salles de bal et/ou de spectacle à la cour et à la ville : public, musiciens et danseurs. Organisation institutionnelle et matérielle de la danse : vie quotidienne des danseurs, réseaux, entretien des différentes troupes, l’enseignement de la danse, formation des souverains. Témoignages des lettres, mémoires, journaux et autres textes. Le regard des pays d’Europe sur la danse française, son adaptation aux divers pays.
Les propositions de communication ou d’atelier (environ 5 000 signes espaces compris) doivent être adressées avant le 15 avril 2012 à l’une des personnes suivantes :
Jean-Noël Laurenti (jean-noel.laurenti@wanadoo.fr)
Jean Duron (jduron@cmbv.com)
Mathieu da Vinha (mathieu.da-vinha@chateauversailles.fr)
Les langues du colloque seront le français et l’anglais.
La publication des actes est envisagée.
Il sera demandé aux intervenants de chercher un financement pour leur transport jusqu’à Paris.