Le Centre de recherche du château de Versailles a lancé, pour 2011-2013, un programme de recherche intitulé « Les étrangers à la cour de France au temps des Bourbons (1594-1789). Intégration, apports, suspicions », dirigé par Jean-François Dubost (professeur d’histoire moderne à l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne) en commun avec le CRCV et en collaboration avec ses partenaires et d’autres institutions de recherche.
Ce programme a pour objectif d’étudier les modalités de la présence des étrangers à la cour et d’analyser les transferts culturels qui en résultent. Il est composé de trois axes thématiques (voir la description du programme), dont l’un est consacré aux étrangers qui se rendent à la cour par intérêt personnel, sans y être rattachés de manière institutionnelle.
Dans cet axe sera traité de façon prioritaire le thème des « Voyageurs européens à la cour de France au temps des Bourbons (1594-1789) : regards croisés ».
Cet axe thématique repose sur l’étude de témoignages inédits ou peu explorés de voyageurs qui ont visité la cour des Bourbons. Les études peuvent aussi concerner le regard posé par les courtisans sur ces voyageurs et la manière dont ils ont commenté leur réception à la cour.
Les personnes souhaitant collaborer sont invitées à présenter un sujet de recherche et, si leur candidature est acceptée, à se réunir une première fois le 13 février 2012 à Paris pour présenter leur sujet et réfléchir en commun sur la problématique et la méthodologie. Ils présenteront ensuite le résultat de leur recherche lors d’une table ronde qui aura lieu au printemps 2013 à Versailles.
Les actes de la table ronde seront édités sous forme d’un ouvrage collectif par le Centre de recherche et les sources mises en ligne sur son site Internet.
Ce thème de recherche est consacré aux voyageurs étrangers qui sont passés par la cour de France. Nous nous concentrons avant tout sur les membres des familles princières et ceux de l’aristocratie qui effectuent des « voyages d’agrément », c’est-à-dire les déplacements qui ne sont pas liés à des obligations ou événements particuliers (mariages, signature de traités, négociations politiques bi- ou multilatérales, etc.).
La recherche admet aujourd’hui qu’il existe à l’époque moderne une culture curiale et aristocratique européenne qui repose sur le partage d’un ensemble de valeurs, de comportements, d’objets et de symboles. Partage qui ne va pas de pair avec uniformité : chaque cour se distingue des autres de manière plus ou moins prononcée, en cultivant un mode de vie et une étiquette marqués par les traditions et l’histoire du pays.
Les visites intercuriales présentent un terrain fertile pour étudier les différences et similitudes qui marquent la société curiale européenne. Comment se déroulent les rencontres entre membres de différentes cours, moments où les similitudes et les différences émergent de force ?
Les études ne se limiteront pas à la réception du voyageur et au déroulement de son séjour à la cour, mais pourront concerner également la préparation du voyage : les voyageurs s’instruisent par des lectures et des entretiens avec d’autres voyageurs, ils se font accompagner par des personnes expérimentées. Dans le cas des réceptions officielles, la cour de France prépare l’accueil du visiteur en réglant les questions protocolaires et matérielles si le voyageur est logé aux frais de la Couronne.
Nous nous intéressons aussi aux intermédiaires dont l’aide est sollicitée par le voyageur ou la Couronne. Il s’agit bien souvent de personnes originaires du pays du visiteur et qui connaissent bien le monde de la cour de France, telle Madame Palatine qui joue un rôle important lors de l’accueil des voyageurs en provenance du Saint-Empire romain germanique.
Les études pourront également porter sur les objectifs et conséquences d’une visite à la cour de France. L’établissement de relations personnelles et les éventuelles alliances conclues (politiques ou matrimoniales) font partie de ce volet, comme les transferts culturels qui peuvent en résulter et qui peuvent aller dans les deux sens (exportation/importation). Certaines réceptions ont été immortalisées : en témoignent des gravures, des médailles ou d’autres objets commémoratifs qui mériteraient une étude.
Sera pris en compte également l’impact du contexte politique et religieux comme celui du statut du voyageur : son rang, son âge et son sexe, comme son lien avec la famille royale.
Notons également qu’une partie seulement des voyageurs nobles qui nous intéressent est reçue officiellement à la cour. D’autres doivent se joindre à la foule des visiteurs qui se presse chaque jour dans les résidences royales et qui assiste de loin aux festivités et aux cérémonies du quotidien. La couronne est impliquée dans cet accueil particulier : consciente de l’importance du « tourisme curial » pour sa représentation, elle l’organise progressivement et tente de contrôler son image. L’étude des modalités et de l’évolution de cette « mise en scène » pourront faire l’objet d’études ainsi que celle de sa perception par les voyageurs.
Les propositions doivent présenter sur environ deux pages le sujet proposé ainsi que les sources concernées.
Elles sont à envoyer avant le 5 décembre 2011 :
Coordinateur scientifique : Caroline zum Kolk, adjointe du directeur scientifique du CRCV.
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