Organisée par le Centre de recherche d’histoire des sciences et d’histoire des techniques (EA Modernités & Révolutions) de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Accueil par le Centre de recherche.
De Vienne à Paris, le médecin autrichien Franz Anton Mesmer (1734-1815) élabore une théorie globale de la santé et de la maladie fondée sur la certitude d’une influence mutuelle entre les corps célestes, la terre et les corps vivants, influence rendue possible par l’existence d’un fluide subtil et universel dans lequel baignerait l’univers tout entier et qui pénètrerait tous les corps vivants à l’intérieur desquels il circulerait, constituant ce qu’il appelle « le magnétisme animal ». Ni la condamnation du magnétisme animal prononcée par une commission d’enquête formée de médecins et de membres de l’Académie des sciences en 1784, ni le départ de Mesmer hors de France, ni la division de ses partisans ne freinent l’essor du mouvement en France.
Après avoir traversé assez discrètement la Révolution, le mesmérisme refait surface au cours des années 1800 et suscite un regain d’intérêt. Malgré une condamnation prononcée par l’Académie française de médecine en 1837, la théorie du magnétisme animal continue cependant d’influencer durablement les pratiques curatives en Europe et permet par là même à la voyance de renaître dans la modernité du XIXe siècle.
Ces deux journées, l’une à Versailles, au château, l’autre à Paris, ont été l’occasion de faire le point sur les derniers travaux et de mesurer notre connaissance du mesmérisme aujourd’hui. Elles ont permis d’ouvrir de nouvelles perspectives en confrontant différents points de vue issus de l’histoire des sciences et de la médecine, de l’histoire culturelle et religieuse et de l’histoire de la littérature. Elles ont contribué ainsi à redonner à l’épisode du mesmérisme sa signification historique, tant dans son contexte d’époque que par rapport à une histoire en longue durée de la constitution du sujet moderne.