Colloque organisé par le Centre de recherche du château de Versailles et le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance (UMR 7323 du Centre national de la recherche scientifique et UFR de l’université François-Rabelais de Tours).
Ce colloque s’est attaché à repérer l’émergence de foyers artistiques qui accueillirent du théâtre, de la musique et de la danse à Versailles et à Paris entre 1682 et 1715 et à analyser les mutations du goût qui en découlent. Il s’est appuyé sur la notion de foyer, à une époque où la prépondérance du goût du souverain est remise en cause, en la déclinant selon trois axes :
Les dispositifs de la pratique musicale à la fin du règne de Louis XIV n’ont pas encore été étudiés dans leur globalité. Les tenir pour un ensemble de lieux à la fois complémentaires et concurrents conduit à décrire leur disposition dans l’espace, leur hiérarchie, les relations qu’ils entretiennent entre eux ou avec la cour et évidemment leur fonctionnement concret.
Le riche vocabulaire de l’« être ensemble » à une époque où l’on rencontre des termes aussi variés et polysémiques que “compagnie”, “assemblée”, “ruelle”, “société”, “académie”, “pratique”, ou “connaissance”, dénote une pluralité de formes et d’usages que seule une approche pluridisciplinaire a permis de cerner.
Nombreux foyers ont été analysés, du quartier du Marais (où dominent les sociabilités féminines) aux pavillons de plaisance bâtis entre Versailles et Paris, en passant par les résidences de Philippe d’Orléans (au Palais-Royal et aux Tuileries), du duc et de la duchesse du Maine (à Sceaux), du Grand Dauphin (à Meudon) ou du roi d’Angleterre en exil (à Saint-Germain-en-Laye).
Ces lieux artistiques particulièrement dynamiques à la fin du règne de Louis XIV soulèvent un ensemble de questions qui concernent la figure de l’amateur, l’économie de la commande et de la protection, la nature des publics ou la naissance d’un espace public : autant de thèmes qui ont donné lieu à plusieurs études comparées.
Enfin le colloque a permis d’évaluer la capacité du modèle versaillais à imposer une norme artistique ou à laisser la place au développement de nouveaux foyers, de mesurer la faculté des musiciens provinciaux à s’insérer dans les divers foyers présents en Île-de-France, de cerner l’identité des médiateurs du goût et d’apprécier la perméabilité des foyers que nous aurons repérés aux courants théâtraux et musicaux venus des autres grandes métropoles européennes.
Actes du colloque parus sous la direction d’Anne-Madeleine Goulet aux éditions Brepols en 2019.
Pour en savoir plus : https://crcv.hypotheses.org/9463