Colloque international organisé par l’Institut historique allemand (IHA), les Archives diplomatiques de La Courneuve, le Centre de recherche du château de Versailles (CRCV) et l’université Paris Diderot (Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones - LARCA).
Le tricentenaire de la mort du Roi Soleil fournit l’occasion de réfléchir à la longue et riche histoire des années 1660-1715 ainsi qu’à son héritage et à sa mémoire. Le présent colloque s’est attaché à une analyse de l’après-1715 en adoptant une double perspective : d’abord celle de la longue durée en partant de la mort de Louis XIV pour aller jusqu’au début du XXIe siècle ; ensuite une perspective résolument européenne et comparatiste en croisant des regards venus de pays aussi différents que l’Angleterre, l’Allemagne, les Pays-Bas ou les États-Unis. Bien qu’à dominante historique, la réflexion a laissé une place importante aux Arts et à la littérature, qui jouèrent le rôle que l’on sait dans la construction de l’image du Roi Soleil.
L’objet central de ce colloque a été de s’interroger sur la manière dont la lecture critique du règne de Louis XIV, amorcée bien avant l’âge des Lumières, est venue irriguer le flot des nationalismes européens au cours du second XIXe siècle, avant de se renouveler radicalement à partir du second XXe siècle, sous l’influence de nouvelles percées méthodologiques. La présence de collègues étrangers venus de plusieurs pays a permis de réfléchir à l’existence d’un décalage persistant entre une approche française et non-française (ou parfois anti-française) du règne de Louis XIV. Au-delà de la question attendue des historiographies comparées, on s’est également interrogé sur la naissance et le développement d’une sorte de vulgate autour de Louis XIV, un arsenal de clichés et de stéréotypes qui, encore aujourd’hui, servent de matrice dans la compréhension du Grand Siècle. Derrière la pérennité de certaines idées reçues sur le Roi Soleil se pose en réalité la question du caractère paradigmatique du « siècle de Louis XIV » dans l’idée que l’on se fait de la pratique et de la représentation du pouvoir.
Direction scientifique : Sven Externbrink (université de Heidelberg) et Charles-Édouard Levillain (université Paris Diderot).
Publication des actes aux Éditions Honoré Champion.