Colloques et journées d’études

Ani-maux. Souffrances animales, remèdes humains ? Antiquité, Moyen Âge, Époque moderne

Colloque international – 13, 14 et 15 mars 2024 – Saint-Quentin-en-Yvelines, Versailles et Nanterre

Colloque international organisé par l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et l’université de Paris Nanterre, accueilli à Versailles par le Centre de recherche du château de Versailles.

Après le Ventre dans tous ses états, thème des IXes « Rencontres d’histoire de la médecine, des pratiques et des représentations médicales dans les sociétés anciennes » en 2021 (actes publiés la même année chez L’Harmattan), les Xes « Rencontres », en mars 2024, ont porté sur un sujet resté jusqu’ici peu abordé, si ce n’est à l’occasion du colloque de 2015 sur les poux, puces et punaises : l’animal, pris cette fois au sens commun d’organisme vivant, domestiqué ou non, d’une certaine taille et évoluant en milieu terrestre, aquatique ou aérien. Au cœur de vifs débats « sociétaux » animés entre autres par Elisabeth de Fontenay et des militants dits « antispécistes », mais retenant depuis plusieurs années l’attention des spécialistes des sociétés du passé, la condition animale s’inscrit aussi dans l’histoire de la santé et de la médecine antique, médiévale et moderne.

D’une part la souffrance et les maladies des bêtes pèsent d’un poids considérable dans des sociétés traditionnelles qui s’appuient largement sur la force et sur l’énergie des animaux ainsi que sur leur élevage extensif. Comment les maux animaux sont-ils identifiés, perçus, et compris dans des sociétés où les conceptions utilitaristes ne sont pas exclusives d’une valorisation des créatures animées, notamment dans la Chrétienté. Une fois compris, comment ces maux sont-ils soignés ? La médecine vétérinaire entretient, dès les temps anciens, des liens étroits avec la médecine humaine, mais elle possède un degré de spécificité intéressant à réinterroger. Sa pratique implique des professionnels dont l’exercice du métier, effectué dans des circonstances très diverses selon qu’il s’agit de l’animal de guerre, de l’animal de chasse, ou de l’animal de trait ou de bât — est à explorer dans la longue durée.

D’autre part, l’animal est lié à la santé humaine et cette dimension revêt une importance majeure. Vecteur de maladies transmissibles à l’homme, il est aussi utile à la médecine humaine en ceci que son observation anatomique a pu aider à comprendre le fonctionnement du corps humain, lors de la longue phase d’interruption de l’ouverture des cadavres (IIIe-XIIIe s.) ; en ceci aussi que la materia medica contient des remèdes d’origine animale, prisés de la pharmacopée du monde ancien et des siècles suivants.

Ce sont donc ces deux facettes de l’animal souffrant et de l’animal guérisseur, de l’animal au service de la santé des hommes et de l’homme guérisseur de l’animal qui ont été observées à partir d’une documentation très large, archéozoologique, iconographique, textuelle bien sûr, depuis les textes savants de philosophie naturelle, de médecine ou d’agronomie jusqu’à la littérature fictionnelle, la fable ou le récit hagiographique. Historiens, historiens de l’art, archéologues, littéraires, philosophes, anthropologues, voire éthologues ou zoologues ont également été les bienvenus (masculin évidemment inclusif).

Comme lors des projets précédents, deux journées d’études préparatoires se sont tenues en mars puis en septembre 2023, sur la question des sources et celle des mots et des idées, avant la tenue du colloque international de mars 2024 qui s’est déroulé dans les deux universités partenaires, l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines et l’université de Paris Nanterre, ainsi qu’à Versailles.
Les actes feront l’objet, selon l’habitude, d’une rapide publication dans l’année du colloque.

Comité scientifique :

  • Elisabeth Belmas, professeur émérite, Université de Paris XIII Villetaneuse
  • Delphine Berdah, maître de conférences, Université de Paris-Saclay
  • Isabelle Draelants, directeur de recherches CNRS
  • Alessia Guardasole, directeur de recherches au CNRS
  • Franck Collard, professeur des universités, Université de Paris Nanterre
  • Evelyne Samama, professeur des universités, Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines

Comité d’organisation :

  • Franck Collard, professeur d’Histoire médiévale, Université de Paris Nanterre
  • Evelyne Samama, professeur d’Histoire ancienne, Université de Versailles, St-Quentin en Yvelines
Programme
Site réalisé avec le soutien de :
Château de Versailles
Conseil général des Yvelines
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